En sortie de conflit armé, faut-il poursuivre ceux qui ont commis des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité, voire un génocide, ou les intégrer au processus de transition au nom de la paix ? Les poursuivre risque de déstabiliser la société ; mais ne pas le faire peut mener au même résultat, une paix achetée par l'impunité risquant d'être provisoire.
L'auteur examine ce dilemme à la lumière de l’histoire du droit pénal international, de Nuremberg à nos jours, et à l’aide de nombreux exemples, des Balkans à la Libye en passant par le Rwanda et le Darfour. Il s’interroge sur le rôle des tribunaux internationaux : sont-ils une condition de la paix (pas de paix sans justice) ou au contraire un obstacle (pas de justice sans paix) ? Ont-ils un effet dissuasif ? Peut-on dépasser le dilemme ? Se pose aussi la question des relations qu’entretiennent deux acteurs majeurs de la scène internationale : le Conseil de sécurité, organe politique chargé du maintien de la paix et de la sécurité, et la Cour pénale internationale, organe judiciaire chargé de poursuivre les auteurs des crimes les plus graves. La Cour pénale internationale est-elle vraiment indépendante du Conseil de sécurité et, surtout, doit-elle l’être ?
Une réflexion essentielle, en ce début de siècle, face au retour des guerres.
Tuesday, December 27, 2011
Jeangène Vilmer: Pas de paix sans justice ? Le dilemme de la paix et de la justice en sortie de conflit armé
Jean-Baptiste Jeangène Vilmer (McGill Univ. - Law) has published Pas de paix sans justice ? Le dilemme de la paix et de la justice en sortie de conflit armé (Les Presses de Sciences Po 2011). Here's the abstract: